
Compte-rendu : journée de restitution H. halys du 22/07/2021
Le 22 juillet 2021, le BIK organisait une journée de restitution sur la punaise diabolique, Halyomorpha halys sur une parcelle d’essai à Cassaber. Un temps de partage pour échanger avec les producteurs et les techniciens présents sur les essais 2020 et 2021, les observations et les expériences de chacun. Les discussions ont été très riches, avec de nombreuses questions et des échanges nourris.
Un ravageur émergent critique
Halyomorpha halys, est arrivée en France en 2012. Les forts dégâts causés en Italie ont rapidement sensibilisé les kiwiculteurs français, qui ont surveillé de près son émergence. Cette espèce très polyphage s’attaque à de nombreuses cultures (plus de 300 plantes attaquées). Elle se réfugie dans les maisons en saison froide pour réapparaître au printemps suivant.
Un réseau de suivi nécessaire pour suivre l’évolution du ravageur
Dans ces conditions, la mise en place d’un réseau de suivi pour détecter la présence de la punaise diabolique et suivre son évolution s’est avérée essentielle. Le réseau de suivi de la punaise diabolique du BIK est en place depuis 2018 et compte 33 vergers de kiwis en 2021.
Les piégeages sont un indicateur plus ou moins fort au regard des déplacements importants de l’insecte. Les punaises sont essentiellement présentes entre juillet et septembre. Les dégâts ne sont pas forcément proportionnels aux captures (moindres captures en 2020 mais dégâts plus importants).
L’expansion de l’insecte est rapide.
Depuis 2018, l’Adour présente une quantité importante de punaises (jusqu’à 1000 punaises dans certains pièges à chaque saison). Dans la Vallée de la Garonne et du Gard, peu de punaises avaient été recensées jusqu’ici mais en 2021, une augmentation très importante a été observée (plus de 500 punaises en 2 mois pour certains pièges).
Des essais de caractérisation des dégâts

Le BIK a réalisé un essai d’introduction des punaises en manchon, pour identifier les symptômes provoqués par H. halys en fonction du stade phénologique du kiwi, et affiner les connaissances sur ce ravageur en lien avec cette plante hôte.
Cette étude a été réalisée en 2019 et 2020 sur 2 vergers chaque année. Ainsi, de juillet à octobre, les tâches translucides laissent place progressivement au liège blanc puis une lignification, qui augmente en proportion au fur et à mesure que les fruits gagnent en maturité (et en sucres). La lignification intervient à l’approche de la récolte. La chute des fruits tout comme la déformation semblent être des symptômes secondaires sur les kiwis.
Mieux connaître la biologie de la reproduction de la punaise diabolique

En 2021, le BIK, en collaboration avec le GIS Fruits et l’INRAE, a mis en place une étude sur la maturation ovarienne de la punaise diabolique (évolution des ovaires). Cette étude est réalisée dans l’optique d’observer les périodes de ponte sur une saison afin de mieux cibler les périodes possibles d’intervention contre la punaise diabolique. Les premiers éléments de l’étude ont été dévoilés lors de cette journée de restitution : au 22 juillet, deux pics de ponte semblent se révéler, un aux alentours du 15 juin (semaine 24) et un autre est attendu vers le 28 juillet (semaine 30). Toutefois, des pontes sont observées dès début juin et continuent tout au long de la saison. Depuis début juin, chaque semaine, 15 % de punaises femelles en moyenne ont un stade plus avancé que le stade 4 (dernier stade avant ponte), ce qui signifie que les pontes étaient en cours. Les pics de ponte sont donc un indicateur important pour les interventions en verger, puisque 85% des punaises sont concernées.
Le projet POLCKA, un accélérateur de recherche appliquée
Le BIK participe au projet POLCKA (Régulation des punaises PentatOmides en cuLture de Choux, Concombres, Kiwis et Aubergines par optimisation de différents leviers de protection alternatifs aux produits phytosanitaires de l’efficacité des auxiliaires parasitoïdes naturels), piloté par Invenio et cofinancé par FranceAgriMer, qui a débuté en avril 2021. Pour le BIK, l’objectif du projet est d’avancer dans la recherche de solutions de biocontrôle en kiwi. Les actions suivantes sont prévues :
- Recherche de parasitoïdes
- Essai de répulsifs
- Essai de plantes attractives
- Essai de boîtes d’hivernages
- Combinaison de différentes méthodes de lutte
Les premiers essais, notamment répulsifs et plantes attractives ont débuté en 2021 et sont en cours. Les envois d’ooplaques pour la recherche de parasitoïdes continuent.

Des échanges fructueux
Les producteurs et techniciens présents ont été vivement intéressés par les éléments apportés par le BIK. Les échanges nourris ont fait remonter les observations et expériences de chacun, permettant une ouverture sur le sujet. Les inquiétudes des producteurs sont légitimes, et les essais en cours visent à proposer des solutions techniques variées. Les présents ont été ravis de la qualité de cette demi-journée, qui visait à informer mais également à écouter les producteurs.




Pour en savoir plus :
Les résultats de nos essais sont accessibles aux adhérents du BIK dans l’espace adhérent.
Contact mail : Robin / Adeline
DATE DE PUBLICATION
30/07/2021
AUTEUR
L’équipe du BIK